La Fédération togolaise de tennis (FTT) s’apprête à ouvrir son processus électoral devant déboucher sur l’élection d’un nouveau bureau le 19 mars prochain. Un processus qui attire les attentions depuis quelques jours. Un échange de lettres entre Koumitcha Kpandja, le président par intérim de la FTT et Deladem Akpaki, le président du Comité national olympique du Togo (CNO-Togo) fait monter la tension autour de ces élections. M. Akpaki, accusé de vouloir déstabiliser le processus, veut saisir la justice.
Deladem Akpaki, le président du CNO-Togo œuvre-t-il pour l’élection d’une femme à la tête de la FTT ? Koumitcha Kpandja, le président par intérim de la FTT croit savoir que oui et dit mettre en garde le responsable du mouvement olympique du Togo contre tout dérapage du processus électoral qui s’ouvre le 19 février prochain.
Dans une lettre adressée au président du CNO-Togo, devenue virale sur les réseaux sociaux, Koumitcha Kpandja dévoile le contenu des échanges qu’il dit avoir eus avec Deladem Akpaki le 3 février dernier. D’abord, il indique que M. Akpaki lui a fait injonction de s’aligner derrière une candidature féminine parce que cela relèverait de la volonté des plus hautes autorités togolaises de féminiser la présidence des Fédérations sportives.
« Selon vous, vous êtes instruit par le ‘haut lieu’ de la faire passer comme présidente de la FTT conformément à la nouvelle donne qui consiste à faire la promotion de la femme. Vous m’avez dit que si je refusais, vous disposez de mécanismes pour ne pas faire aboutir le processus électoral en m’emmenant de report en report jusqu’à épuisement », lit-on dans la note.
Dans la suite de la lettre, M. Kpandja explique que la FTT n’est contre la promotion de la femme, assurant que tous les postes dans le bureau sont électifs sans distinction de sexe. Pour lui, la FTT n’acceptera aucune forme de chantage, d’intimidation et encore moins d’ingérence du CNO Togo pour, martèle-t-il, empêcher une candidature au profit d’une autre.
« Vous serez tenu pour responsable de tout dérapage de quelque nature que ce soit si la neutralité du CNO Togo n’est pas observée avant, pendant et même après les élections », écrit le président par intérim de la FTT.
D’Akpaki à Kpandja de la FTT
Dans un courrier réponse, le président du CNO-Togo dit regretter le fait que Koumitcha Kpandja ait choisi de donner une suite administrative à une séance de discussion informelle. Deladem Akpaki qualifie les accusations portées contre lui d’allégations mensongères.
« De plus, je suis surpris de constater que vous avez choisi de faire économie de vos propres propos notamment ceux que vous avez eus concernant Madame Essi DJEHA qui aurait affiché ses intentions de candidature aux prochaines élections de la FTT », affirme le président du CNO-Togo.
M. Akpaki assure que son institution collabore avec les fédérations nationales sportive dans le strict cadre de sa mission et de ses obligations telles que définies dans la Charte Olympique et la loi N° 2021-008 fixant les règles d’organisation, de développement et de promotion des activités physiques et sportives au Togo du 07 mai 2021.
Pour finir, Deladem Akpaki annonce sa volonté de saisir la justice pour « les allégations mensongères à caractère diffamatoire » orchestrées contre sa personne.
Au-delà de cet échange de courriers particulièrement tendu à la veille d’une élection cruciale à la FTT, la question de l’indépendance des fédérations sportives vis-à-vis du CNO-Togo se pose de nouveau. Depuis quelques temps, des acteurs sportifs ne cessent de rouspéter au sujet de certaines méthodes notamment lors des élections à la tête des fédérations.
Plusieurs acteurs du monde ne cessent d’attribuer à M. Akpaki un projet de féminisation des fédérations sportives. Vrai ou faux ? On n’en saura pas plus pour l’heure.
Mais au vu des escalades qui s’annoncent dans l’organisation des élections à la Fédération togolaise de tennis, le ministère des sports est appelé à agir pour la transparence, afin d’éviter des récriminations et des crises à l’issue du processus électoral qui s’ouvre.