À quelques semaines de l’assemblée générale ordinaire et élective prévue le 7 décembre 2024, le Comité National Olympique du Togo (CNO-Togo) est secoué par une nouvelle crise interne. Des présidents de fédérations sportives dénoncent la gestion de l’actuel bureau dirigé par Deladem Akpaki et réclament un report de cette rencontre décisive pour l’avenir du sport togolais.
Les présidents de quatre fédérations sportives, dont Essonana Daou (natation), Bartian Djabrigue (cyclisme), Komla Gamisso (hockey) et Katena Lamega (escrime), ont adressé un mémorandum au ministère des Sports. Ils y dénoncent des pratiques qu’ils qualifient de « mauvaise gestion, abus et injustices », reprochant notamment au bureau du CNO-Togo de falsifier des rapports d’exécution de projets du Comité International Olympique (CIO).
Selon le document, plus de 90 % des projets financés par le CIO et d’autres organisations restent non réalisés, alors que des rapports prétendument exécutés sont soumis avec des « factures fictives et des images truquées ».
Des suspensions qualifiées d’arbitraires
Les fédérations protestataires pointent également les suspensions jugées abusives de neuf fédérations sur les 18 membres du CNO-Togo. Ces exclusions, selon eux, viseraient à empêcher toute concurrence lors des élections. Dans ce contexte, Deladem Akpaki apparaît comme le seul candidat en lice pour le poste de président.
Ils reprochent également à M. Akpaki de chercher à écarter les fédérations non inféodées à sa personne, contournant les textes en vigueur, notamment par la nomination unilatérale du président de la commission des athlètes, une fonction qui devrait être élue.
Une autre accusation concerne l’ingérence politique. Les plaignants estiment que le président du CNO-Togo viole l’article 9 des statuts qui stipule l’indépendance vis-à-vis des organisations politiques. Une illustration de ce mélange, selon eux, est l’apparition d’athlètes togolais habillés sous les couleurs d’un mouvement politique lors des Jeux Islamiques.
Appel au report de l’assemblée générale du CNO-Togo
Les contestataires demandent un report sine die de l’assemblée générale élective pour éviter, selon leurs mots, « la mort du sport togolais ». Ils sollicitent l’intervention du ministère des Sports, du CIO et de l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique (ACNOA) pour rétablir la sérénité au sein du CNO-Togo.
Ils remettent également en question l’éligibilité de Deladem Akpaki, rappelant qu’il est sous le coup d’une suspension de l’Union Africaine de Judo depuis 2019, sanction qui n’aurait pas été levée à ce jour.
La tenue de l’assemblée générale dans ce climat tendu pourrait exacerber les divisions et compromettre la stabilité du mouvement olympique togolais. L’avenir de cette faîtière des fédérations sportives du Togo dépendra en grande partie de la capacité des parties prenantes à trouver une solution consensuelle avant le 7 décembre.
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